© Romina Schenone

 
 
  © Romina Schenone

 
 
  © Tami Tokuda  
     
     

POP-UP À LIMA
Selene Tinco, notre correspondante à Lima, nous montre une nouvelle fois l’intérêt porté pour le pop-up au Pérou en nous relayant le texte de Jacqueline Rodriguez T., professeure. Elle y détaille le processus créatif de deux cartes pop-up réalisées par deux étudiantes en design à la faculté d’art de l’Université Catholique du Pérou, à Lima.

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LA FANTAISIE DU CIRQUE POP-UP

À un certain moment de nos vies, nous avons eu l’occasion d’être étonnés par leur déploiement et d’être fascinés par les personnages et les scènes, d’observer comment ce qui est plat se transforme en trois dimensions et se replie à nouveau à l’intérieur, grâce à la précision de l’ingénierie papier dans l’art merveilleux du pop-up.

J’ai eu une expérience très enrichissante avec les étudiants du cours d’illustration de troisième année de la spécialité de Design graphique de l’Université Catholique Pontificale du Pérou. Dans le cadre du programme d’études, ils ont eu l’occasion de réaliser une carte pop-up.

Le concept choisi fut « le cirque ». Je crois que ce thème, d’une certaine manière, fait partie de notre histoire. Il nous transmet de la nostalgie, de la fantaisie, du rêve et par conséquent, je considère que ce fut une idée inspiratrice porteuse d’une grande motivation.

Au début du travail, nous avons fait la présentation de la proposition. Nous avons montré un bref historique des pop-ups et de leurs mécanismes avec un support visuel multimédia. Nous avons défini les objectifs et les spécifications du thème à traiter, de telle manière que l’étudiant dispose d’un panorama clair pour le développement du projet et surtout pour le stimuler afin qu’il se sente impliqué dans la proposition.

Dans les lignes directrices, nous considérons qu’il est important que l’étudiant enquête, qu’il définisse un style graphique personnel, que le travail soit réalisé pour 50% avec une illustration manuelle, qu’il ait une proposition de couleur adaptée au thème, qu’il utilise des techniques mixtes, qu’il connaisse les types de mécanismes de déploiement pop-up à utiliser. La créativité devait aussi se refléter dans la création de ses personnages, la scénographie et la gestion d’un langage esthétique personnel, pour que l’étudiant se sente impliqué dans son projet.

Ce qui définit le pop-up c’est le mécanisme. Il m’a donc semblé fondamental que les étudiants pratiquent et comprennent la logique des mouvements de base du déploiement. Toute cette étape a été documentée séparemment dans un journal de bord, puis chaque étudiant a exposé son projet accompagné de dessins des personnages et de l’environnement. C’est là que j’ai pu voir avec une grande satisfaction l’évolution de leurs croquis et l’envol imaginatif qui a conduit à enrichir le concept proposé.

Une fois les ajustements et les corrections effectués, les élèves ont fait la maquette finale en trois dimensions, avec tous les mécanismes pop-up, en plus de l’application dans certains cas de languettes, volets, carrousels, etc. Les personnages et la composition de l’environnement ont été présentés uniquement par un dessin au trait pour avoir une idée de la structure. Nous avons mené une dynamique de critique de groupe dans laquelle nous avons recherché la participation de tous les étudiants, générant un débat intéressant sur la relation entre le concept et l’image, si l’œuvre véhiculait une idée ou une émotion et voir comment chacun soutenait sa proposition.

La chose la plus intéressante à propos d’un travail artistique et graphique est le processus. Les enseignants et les étudiants avons partagé ce moment magique dans lequel les images apparaissaient, les éléments commençaient à s’intégrer, interagir et communiquer et les mécanismes de déploiement fonctionnaient de manière optimale, atteignant les objectifs proposés. L’étudiant était engagé dans son travail et en tant que professeure, j’ai cherché à donner les conseils les plus précis pour la réalisation finale.

 
     
    
  © Romina Schenone

 
  Quelques exemples du travail en classe nous conduiront à connaître les résultats de ce voyage, dont le cas de Romina Schenone, une étudiante très créative et rigoureuse qui a travaillé à partir du concept « le cirque des puces ». Elle a opté pour une proposition ludique pour laquelle elle a créé un environnement et des personnages très originaux. La technique qu’elle a utilisée était un collage à main levée. Elle a recherché et adapté les mécanismes pop-up en fonction de sa proposition.
 
     
    
  © Tami Tokuda

 
  Tami Tokuda, avec beaucoup d’enthousiasme et de créativité nous a remis un projet qui nous a emmenés vers une idée plus locale, à partir du « cirque péruvien ». Ses recherches se sont centrées sur le social avec des images d’une Lima traditionnelle, créant des personnages courants très personnels et les situant dans un contexte de la vieille ville comme scénographie. Ses mécanismes pop-up ont été créés et recréés avec précision et adaptés à son idée. Techniquement, elle a résolu sa proposition avec des encres et des aquarelles.

 
    
 

© Tami Tokuda

Enfin, le cirque est arrivé, nous apportant des surprises, avec de fabuleux pop-ups déployant l’imagination, la couleur et le mouvement, nous racontant des histoires d’une manière créative et ludique, tridimensionnelle et interactive.

D’après le texte original de Jacqueline Rodriguez T., traduction française de Thierry Desnoues / livresanimes.com avec l’aide d’Elena Dassé.
Relecture : Guylain Desnoues et Graziella Albanèse.
Visuels © Romina Schenone et © Tami Tokuda
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