> Le titre de cet ouvrage est aussi une question, mais à qui s’adresse-t-elle ?
Au lecteur ? Au personnage mystérieux dissimulé sur la couverture ? Quelques indices sont visibles : yeux ronds, longues oreilles, dents grignotant des carottes… Un lapin peut-être ?
Ouvrons le livre : nous retrouvons l’illustration sur la page intérieure mais seules demeurent les carottes - bien entamées - et les yeux grands ouverts. Notre gourmand a disparu !

L’histoire commence comme une enquête.
Une fourmi s’interroge : « Qui a picoré l’épi de maïs ? » tandis que, sur la page de droite, la découpe laisse entrevoir un bec rouge. Au verso, notre insecte, maintenant caché par le fruit du délit, se défend d’être coupable et dénonce la poule illustrée en face.

Au fil des tableaux, le même schéma se répète et se déroule comme une série policière autour de l’alimentation, avec des victimes (salade, fromage…) et les protagonistes, innocents (coccinelle, araignée…) ou coupables (escargot, souris…).

Cet album ludique rassemble plein de petites ou grosses bêtes à deviner à travers des découpes variées. Il fait découvrir aux enfants « Qui mange quoi ? » et peut-être ainsi les aide à mieux apprécier légumes, fruits et fromages. Les plus petits manipuleront facilement les feuilles cartonnées et solides de ce petit format.

Les personnages très stylisés sont facilement reconnaissables et bien mis en valeur par des aplats aux couleurs très lumineuses et contrastées. L’auteure illustratrice, Agnese Baruzzi*, est italienne ; elle a publié chez le même éditeur une dizaine de livres destinés aux jeunes lecteurs.
Patricia Navet

* > Page Instagram d’Agnese Baruzzi

> C’est le Printemps ! Ce nouvel album tout carton de la série « Pompon l’ourson »* invite les tout-petits à jouer au jardinier : leurs doigts vont être sollicités pour manipuler les tirettes qui accompagnent les différentes actions de l’ourson : ratisser la terre, semer des graines, arroser, etc.
Ils découvriront à la fin le résultat de leurs efforts et soins apportés : un jardin luxuriant de fleurs et de fruits.
Voici une séduisante première sensibilisation interactive au jardin (ainsi qu’à sa faune avec écureuil, escargot, oiseaux, abeilles et autres insectes), à laquelle l’illustration très colorée de Benji Davies apporte beaucoup de gaité et de tendresse.
Thierry Desnoues

* Près de 20 titres publiés depuis 2012.

Animaux de compagnie et Océan sont parmi les derniers nés de cette série.
Dans ces deux ouvrages, Max le chien ou Plouf le poisson se promènent et découvrent, sur neuf doubles-pages, un nouvel animal de leur univers, dissimulé par un buisson, un pot de fleurs, ou une algue, des rochers... Vous l’avez deviné, il s’agit de rabats illustrés. Ceux-ci, une fois soulevés, dévoilent un chat, une tortue, etc., tous ravis d’avoir été débusqués.
Bien sûr, un tableau final rassemble tous les protagonistes. Mais… où donc se trouve le héros ?

Sans bouleverser les codes du genre, ces petits recueils sans prétention dégagent un vrai charme. Notons que si les volets sont quelquefois difficiles à ouvrir, du fait de leur petite taille et de leur solidité, ce suspens ne fera qu’accroître le plaisir des jeunes lecteurs.
Esméralda Jabi

* > Page Instagram de Christine Sheldon

** Autres sujets : la ferme, la forêt, les licornes, les dinosaures, et, pour les fêtes de fin d’année, les lutins, le Père Noël, le bonhomme de neige.

Chaque sentiment est abordé dans une double page.

À gauche, un personnage central exprime ce qu’il éprouve, et cela se traduit par son attitude (il est prostré quand il a peur), par la couleur de fond de l’illustration (rouge quand il est en colère), par des mots et expressions caractéristiques (Booouh quand il est triste). À ses côtés, un élément de décor renforce le propos. Ainsi, un nuage sombre zébré par un éclair souligne le mécontentement.

Une question comme « Qu’est-ce qui apporte de la joie ? » est posée au lecteur ; il trouvera des réponses en soulevant le grand rabat, bien signalé par une encoche et facile à manipuler. Dessous, de petites scénettes traitent différentes situations joyeuses.

À droite s’ajoutent quatre informations complémentaires ; par exemple, des « choses effrayantes » telles « les gens fâchés, les animaux féroces, etc… » provoquent la peur ; « Perdre quelque chose peut faire de la peine. »

La scène finale expose comme dans un musée les éléments vus précédemment sur fond d’aplats colorés. Elle permet d’élargir le thème à d’autres sensations, de décrypter les expressions et les positions des personnages représentés, et surtout de parler de soi.

Les illustrations restent très classiques, avec des protagonistes très simples et stylisés, aux visages expressifs à la manière des émoticônes, aux couleurs tranchées.
Patricia Navet